L'observatoire du Makay Site
-
Le massif du Makay a été identifié comme une zone potentiellement riche en termes de biodiversité. Il pourrait donc constituer une réserve dans laquelle la population vient puiser des ressources. Mais compte tenu du relief et de la distance, son accès n’est pas toujours facile. Se pose ainsi une question : que représente le Makay pour les habitants du pourtour du massif ? Quel usage ont-ils de ce lieu ? S’ils vont dans le massif, quelle est la fréquence de leur fréquentation ? Le massif du Makay : un lieu qui procure des ressources. Soulignons d’abord que le Makay désigne avant tout la rivière pour la grande majorité de la population (89%). Interrogés sur ce que représente le massif, que l’on dénommera...
-
A Madagascar, il existe de nombreuses Aires Protégées (AP) et les nouveaux projets se multiplient. Le massif du Makay en fait partie et un certain nombre d’activités ont été menées dans la zone. Quel regard les habitants du pourtour du Makay portent-ils sur ce projet et comment y ont-ils été impliqués à ce jour ? Les principes : une très forte demande de mise en protection. Les populations du pourtour du Makay se montrent très favorables à la création d’AP pour répondre à la question environnementale, que ce soit dans le Makay (97%), ou d’un point de vue plus général (99%). Cet engagement « vert » de principe va même plus loin : face à l’alternative de lutte contre la pauvreté, pour 25%, la protection de l’environnement...
-
La crainte des dahalos. Les attaques de dahalos constituent la plus grande et la plus fréquente crainte des enquêtés dans leur vie quotidienne : les trois quarts d’entre eux se déclarent très inquiets d’une attaque de dahalos et 13 % plutôt inquiets ce qui porte à 90 % les individus percevant ces attaques comme un réel danger. Ce danger apparaît de surcroît en augmentation pour plus de 50 % de la population et même 60 % des 25 ans et plus. Ces chiffres diffèrent peu entre les riverains et les autres même si les riverains se déclarent un peu plus inquiets : 80 % se déclarent en effet très inquiets (contre 70 % pour les non-riverains) et 12 % plutôt inquiets (contre 16 %...
-
Le Makay se distingue par son relief accidenté, façonné par des millions d’années d’érosion. Le Massif a été identifié par le Ministère de l’environnement comme une des zones a priori riches en termes de biodiversité compte tenu de ses caractéristiques. Mais quel est le point de vue des habitants du pourtour du Makay sur les spécificités de cette zone ? Considèrent-ils que le massif est riche en ressources ? Pensent-ils qu’il est menacé de dégradation et qu’il y a des risques de diminution des ressources naturelles ? Précisons que le Makay désigne avant tout la rivière pour la population mais on utilise ici cette dénomination pour parler du massif. Le Makay : un lieu plutôt riche en ressources. Même si les avis ne sont pas...
-
Le sud de Madagascar est la région la plus pauvre d’un pays lui-même l’un des plus pauvre du monde. La sécurité alimentaire n’y est donc pas assurée, malgré la multiplication des projets. Qu’en est-il pour les habitants du pourtour du Makay et quelles stratégies adoptent-ils pour y faire face ? Une sécurité alimentaire non assurée…Dans l’ensemble, la période de soudure dure plus de 3 mois par an. Elle est plus longue pour les riverains (2,9 mois) que pour les autres (3,8). Pour les deux-tiers (68%), elle est comprise entre 2 et 4 mois. Mais pour 24% des non-riverains elle se prolonge 6 mois ou plus (5% chez les riverains et 10% au total). Octobre est le principal mois de soudure, suivi de septembre...
-
A Madagascar, les feux ont toujours été considérés comme une menace aussi bien pour l’environnement que pour la population, rendue responsable de leur diffusion. Quel regard les habitants du pourtour du Makay portent-ils sur les feux et comment les pratiquent-ils ? Les feux : des motivations essentiellement agricoles. Selon la population, les motivations des feux sont multiples. Mais la principale raison des feux est les pratiques agricoles (culture et élevage) : défrichage (89%), nettoyage (86%), marquage du territoire (69%). La chasse apparait très loin derrière (21%), et les motifs politiques (mécontentement vis-à-vis des autorités) relativement marginaux (10%). Néanmoins, les actes de vengeances entre familles ne sont pas négligeables (33%). Ces avis sont partagés par tous les villages, qu’ils soient proches ou plus éloignés du Makay....
-
Une population particulièrement vulnérable. Les habitants du pourtour du Makay expriment un fort sentiment de vulnérabilité. Ils se sentent en effet menacés dans presque toutes les dimensions de leur vie quotidienne : un individu sur deux a peur d’être expulsé de son lieu de résidence, les deux tiers ont peur de la violence, qu’elle soit domestique ou intercommunautaire, entre 80 et 85 % craignent une dégradation de l’environnement, les effets du changement climatique et la dégradation de leur santé et, enfin, près de 90 % s’inquiètent de la pauvreté, la faim ou encore les attaques de dahalos.
-
Les dégâts occasionnés par des événements exceptionnels sont très fréquents. Seuls 10 % des ménages n’ont déclaré aucun sinistre (11 % chez les riverains du Makay) et 53 % ont déclaré au moins deux causes de dégâts (48 % chez les riverains). Nombre de causes de dégâts déclarées Source : OR-Makay 2021, IRD, Dinika sy Ainga, Katsaka Manga L’origine des sinistres. Les sinistres proviennent en bonne partie des aléas climatiques mais ont aussi des causes animales (plus rarement humaines) La première source de dégât est, de loin, la sécheresse. Elle a affecté en 2021, d’une façon ou d’une autre, plus de 70 % des ménages les plus éloignés du Makay et plus de 60 % de ceux les plus proches. Elle apparaît...
-
95 % des habitants sont propriétaires de leur habitation. Celle-ci est dans l’ensemble de taille réduite : 45 % des maisons n’ont en effet qu’une seule pièce (52 % pour les riverains du Makay) et moins de 20 % ont trois pièces ou plus (13 % pour les riverains). La plupart de ces maisons sont en pisé (72 %) mais un quart d’entre elles sont en brique. Le sol est le plus souvent en terre battue (93 %) et la toiture en chaume (95 %).
-
Âge, situation matrimoniale et activité. La population de la zone est en moyenne très jeune : presque les deux tiers des membres des ménages ont moins de 20 ans et 10 % seulement ont plus de 45 ans. Les ménages comptent en moyenne 5,2 personnes et sont pour la plupart dirigés par un homme : seuls 12 % des chefs de ménage sont des femmes. Pyramide des âges
-
23 Octobre 2023 1. CONTEXTE ET CADRE DE LA MISSION Les questions environnementales sont devenues un des enjeux majeurs des décennies à venir pour la planète. Il s’agit a priori pour Madagascar d’un crucial. De plus, la trajectoire récessive de l’Ile sur longue période incite à étudier l’articulation entre les conditions économiques, la qualité de la gouvernance et les questions environnementales. Ces trois domaines sont en effet étroitement liés et l’analyse de leurs interrelations est nécessaire pour comprendre les conditions d’un développement soutenu et durable pour Madagascar.
